2020 à vélo

Au début de l’année 2020, j’étais une cycliste enthousiaste, mais seulement à la campagne. C’est là que j’ai grandi, c’est là que j’ai appris à faire du vélo. Par contre, en ville, mes quelques expériences m’avaient laissée terrifiée. J’étais donc cycliste à la campagne (pendant les vacances annuelles, quoi) et piétonne (avec l’aide du métro) en ville.

La pandémie est passée par là, je pense qu’il est inutile que je fasse un dessin à qui que ce soit. Après le premier confinement, quand le collège où je travaille a rouvert ses portes, j’ai pris le métro, une fois, et j’ai failli avoir une crise d’angoisse. Les gens étaient près, trop près, je ne pouvais plus, comme je le faisais avant, plonger la tête dans un livre et ne l’en ressortir qu’à mon arrêt.

J’ai donc fait prendre l’air à mon vélo en ville, avec une belle trouille les premières fois, puis en prenant de l’assurance. J’ai appris à choisir mon itinéraire en fonction de la largeur de la rue et du nombre de tournants à gauche (le moins possible), plutôt que prendre l’option la plus courte. J’ai équipé mon biclou : rétroviseur (qui à mon avis devait être de série sur les vélos de ville), éclairage sur les roues pour être bien visible même dans le noir, sacoches pour le matériel du boulot, autocollants réfléchissants un peu partout.

Vacances d’été non comprises, j’ai été travailler à vélo pendant à peu près six mois.

Étonnement numéro un : l’effet sur ma forme a été fort et rapide. Au bout de trois semaines, le rapport de vitesse qui était celui que j’utilisais par défaut est devenu celui que j’utilisais pour monter le pont, et j’arrivais au travail de moins en moins rouge et essoufflée.

Étonnement numéro deux : avec un bon itinéraire, un rétro et de quoi être très visible, on arrive à se sentir raisonnablement en sécurité sur un vélo dans ma ville (en tout cas plus que dans un métro bondé où un bon tiers des usager·es ont le masque baissé). Les pistes cyclables ne sont pas assez nombreuses et il faudrait vraiment trouver un moyen de décourager les gens qui se garent dedans, même pour deux minutes, parce que les moments où on s’insère dans la file des voitures sont probablement les plus dangereux. La situation n’est pas parfaite, mais elle est tolérable.

Étonnement numéro trois : à part les jours où il gèle (trop dangereux, la peinture des pistes cyclables les rend glissantes comme des miroirs avec le plus léger verglas) je peux faire du vélo dans ma ville par tous les temps, à condition d’être bien équipée. Le pantalon de pluie est indispensable en cas de drache et les gants pas du luxe pour le début du trajet quand il fait frisquet, mais, comme le disent les nageurs en piscine, une fois qu’on est dedans, elle est bonne. L’activité physique réchauffe suffisamment pour que je n’aie même pas besoin d’un gros manteau (un imperméable me suffit).

Le bilan est nettement positif, je n’envisage plus de reprendre le métro de manière quotidienne, même après la pandémie. Cette saleté m’aura au moins apporté un peu de positif.

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