Se réchauffer le cœur

Un papillon noir et rouge sur des feuilles vertes
Photo de Johann Seidl

 

Parfois, en septembre, qu’il fasse gris ou pas dehors, il fait gris à l’intérieur. Les obligations s’accumulent, on a le cœur morne, la sensation mordante de ne jamais en faire assez alors même que le corps crie qu’on en fait trop.

Ces jours-là, quand on a de la chance, tombe dans nos oreilles une merveille comme celle-là.

D’abord la flûte vient nous chercher là dans notre lourdeur, mesurée, seule, presque hésitante. Puis elle prend de l’assurance, déroule le thème. Elle est rejointe par quelques autres instruments, toujours mesurés, un peu lents, tendres peut-être.

Ensuite, vers une minute trente, d’autres instruments s’ajoutent encore, le thème est rejoué, autrement, on sent un peu de courage animer notre souffle.

Alors, vers deux minutes quarante, la rythmique prend le dessus, l’air se fait danse, enfin, et on sentirait presque nos pieds s’agiter, on retrouverait soudainement l’envie de bouger sans but pratique, juste pour la joie de le faire.

Jusqu’à la fin du morceau on peut savourer cette sensation délicieuse, écouter cette musique au nom de papillon.

Puis, si on a la chance de posséder l’album, on peut sauter la plage suivante pour prolonger la joie en sautillant, métaphoriquement ou pas, sur Crowley’s Reel(Un).

Une mienne amie qui étudiait la musicothérapie m’a expliqué un jour que simplement passer de la musique joyeuse à quelqu’un de triste ne suffisait pas à lui égayer l’humeur, qu’il fallait prendre les gens là où ils se trouvaient avant de les emmener où que ce soit. C’est exactement ce que Red Admiral Butterfly fait pour moi.

Notes

(Un) Bonus : si vous aimez De bons présages/Good Omens, vous pouvez imaginer qu’on a écrit cet air pour votre démon préféré.

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