Choses pour lesquelles je n'éprouve aucun regret

  • Les pratiques managériales de mon antépénultième chef
  • Les discussions interminables qui aboutissaient invariablement à une impasse
  • La trouille que j’éprouvais parfois quand le téléphone sonnait
  • La poussière des bouquins qu’on ne prêtait pas assez souvent
  • Le rangement des ouvrages aux étiquettes décolorées jusqu’à l’illisibilité, tout près des fenêtres
  • Les couches, les couches, les couches
  • L’odeur de régurgitation sur l’épaule de mon aimé
  • Les cris au sortir du bain
  • Le regard torve de la psy pour qui clairement tout était ma faute, ontologiquement
  • L’angoisse des concours
  • Les dissertations
  • Les observations assassines de certains profs de la fac
  • Les remarques déplacées, souvent des mêmes
  • Le café dégueu de la cafétéria
  • Le crachotis du modem qui se connectait
  • La lumière qui baissait pendant l’attente du bus, m’obligeant à ranger mon livre
  • Le regard de certains membres d’un ancien club sur mes cheveux blancs
  • Microsoft Office
  • Les random dudes sur l’oiseau bleu qui venaient m’expliquer ma vie
  • L’impression de ne jamais être ou faire assez.

Ce texte est ma participation à un défi d’écriture lancé sur Mastodon. Cette semaine, il fallait “écrire des inventaires sur le thème du temps : choses qui doivent être courtes, choses qui ne font que passer, choses qui doivent prendre du temps…” À vous ?

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