dimanche 14 mai 2017

Aller méditer ailleurs

Il y a quelques mois que je me suis lancée dans la pratique méditative, avec l'aide d'une application pour portable très basique qui fait des gongs et des glouglous pendant une durée donnée, et de CDs. Puis, sur les conseils de plusieurs personnes, j'ai installé une nouvelle appli de méditation sur mon téléphone portable. Celle-ci propose quelques méditations guidées gratuites, puis un abonnement pour accéder au reste. J'ai téléchargé les premières méditations gratuites parce que je mets toujours mon portable en mode avion quand je médite.

Dans la semaine qui a suivi, j'ai fait une méditation par jour avec la nouvelle appli. J'ai trouvé la voix agréable et le contenu plutôt bien pensé, j'ai seulement un peu tiqué en constatant que le nom du programme était presque systématiquement cité dans le texte de la méditation. Je suis arrivée au bout des méditations gratuites, et j'ai commencé à peser le pour et le contre de l'abonnement.

J'y réfléchissais encore un soir de cette semaine, quand j'ai refait une des méditations gratuites en oubliant d'enclencher le mode avion.

Le lendemain j'étais bombarbée de mails de l'application, mails enclenchés automatiquement dès que l'information était arrivée que j'avais suivi la première méditation, puis la Xième, puis la dernière gratuite.

Je n'aime pas qu'on récupère mes données. J'aime encore moins qu'on le fasse dans le cadre d'une application payante (ce n'était pas encore le cas, mais je ne me fais aucune illusion ; on n'allait pas arrêter de me pister quand j'aurais commencé à payer). Et trouvez-moi naïve si ça vous chante, mais je m'attendais à mieux côté déontologie de la part d'une application de méditation. Autant vous dire que je vais aller méditer ailleurs, plus spécifiquement avec l'aide de mes bons vieux CDs et de mon appli à glouglous, qui a la décence de me demander mon avis avant d'enregistrer quoi que ce soit.

samedi 22 avril 2017

Avoir un bon toubib

J'ai l'immense chance d'avoir un médecin traitant formidable, et la petite malchance de devoir fréquenter des spécialistes pour mes enfants qui ont des allergies. Je tiens donc à hurler ma joie d'avoir rencontré une allergologue qui a pris le temps de :

  • Parler à mon fils (pas tout à fait 3 ans), lui raconter une petite histoire pour le distraire en regardant bien ses réactions pendant une procédure un peu désagréable (prick test, pour les connaisseurs),
  • Lui filer plein de jouets, de feutres et de tampons pendant qu'on attendait le résultat du test et, au lieu de nous mettre dans la salle d'attente, en profiter pour m'expliquer l'urticaire et l'eczéma comme on ne me les avait jamais expliqués, avec des dessins et des questions,
  • Effacer elle-même les traits de stylo du test sur le bras de mon fils après la lecture,
  • Relire son ordonnance point par point avec moi, en vérifiant que j'avais bien compris dans quel cas utiliser quel médicament.

Un soignant qui traite les enfants comme les personnes qu'ils sont, et qui fait tout ce qu'il faut pour que les parents comprennent le schmilblick, ça fait vraiment du bien, et ça mérite d'être dit et applaudi.

mercredi 22 mars 2017

Le Bullet Journal à la cool

Comme à peu près la moitié des internautes, j'ai commencé un Bullet Journal il y a un an et demi. Comme une proportion légèrement inférieure de ces internautes, je le tiens toujours avec autant de bonheur ; j'ai trouvé la formule qui correspond à mon besoin d'organisation pour le moment, la bonne balance entre "suffisament léger à tenir" et "utile". Voici à peu près à quoi mon Bullet Journal ressemble. 

C'est un cahier A5 ligné à spirales (certaines personnes ne peuvent pas supporter les spirales, moi je ne peux pas faire sans : les spirales me permettent d'avoir toujours un support assez épais pour écrire, même sur les pages de gauche en début de carnet ou les pages de droite en fin de carnet). J'ai numéroté les pages manuellement. 

J'y écris avec des stylos effaçables (pilot frixion et uni-ball fanthom). J'aime beaucoup pouvoir corriger quand c'est nécessaire en gardant un aspect correct.

Au début du carnet, très logiquement, l'index, THE place to be si on veut retrouver son information. 

Ensuite, une série de listes, que je mets à jour quand le besoin s'en fait sentir. 

D'abord, une liste de choses à faire. Dans la version "de base" du Bullet Journal on en fait une par jour, c'est beaucoup trop lourd pour moi ; j'en crée une par semaine. Chaque ligne commence par un petit carré que je coche quand la tache est effectuée, ou à côté duquel je dessine une petite flêche quand elle est reportée. 

J'ai une liste de livres/magazines que j'ai repérés, intitulée, de manière très originale, "à lire", ainsi qu'une liste de films ou séries qu'on m'a recommandés, que j'appelle, de manière tout aussi dingue, "à voir". Je rajoute une petite coche en fin de ligne, en couleur, quand j'ai trouvé et lu/vu son contenu. 

J'ai également un inventaire de livres lus, de films et séries vus, avec une répartition par mois. J'essaye d'ajouter à chaque fois quelques mots sur ce que j'en ai pensé.

Je garde une page pour les "grands" projets de l'année. 

Enfin, ma liste préférée, celle des joies ; j'essaye de me poser chaque soir pour noter au moins une chose qui m'a fait plaisir. C'est un bon exercice pour penser positif. 

Je tiens aussi depuis quelques mois une page de trackers, assez simple ; je sais que je ne tiendrais pas sur la longueur une comptabilité précise du type nombre de verres d'eau bus ou nombre de pas effectués (à vrai dire je n'en verrais pas l'intérêt), je note donc uniquement, tous les jours, si j'ai lu, regardé la télévision, fait du sport, médité, ou si je suis sortie (hors travail). Je fais une simple coche dans la case pour "oui" (et rien pour "non") ; rapide et efficace.

Les listes "en cours" sont marquées grâce à des petits signets repositionnables de différentes couleurs. 

La dernière page du carnet contenant une pochette, j'y ai glissé mes réserves de signets et un beau marque-page plastifié qui me sert de règle pour souligner les titres ou tracer les tableaux des trackers. 

Mes rendez-vous et mon planning sont toujours dans un agenda (papier), je m'y retrouve mieux comme ça. 

Le Bullet Journal a pour moi de nombreux aspects positifs. 

Établir une liste de tâches à accomplir toutes les semaines me permet d'être plus sereine (je me sens mieux avec des objectifs bien définis). Cela m'a aussi poussée à diviser les tâches un peu lourdes ("faire refaire un passeport" par exemple) en tâches plus légères ("faire des photos", "télécharger le formulaire", "demander un extrait de naissance"...). La montagne en parait plus facile à gravir, et chaque effort accompli plus gratifiant. 

Les trackers d'habitudes m'ont permis de prendre conscience desdites et de réduire, par exemple, le nombre de soirées que je passais devant la télévision.

Noter ce que j'ai envie de lire/regarder à un seul endroit (dans un carnet - avec index - que j'ai presque toujours sous la main) me permet de savoir où chercher quand je suis à la médiathèque, ou qu'on me demande ce qui me ferait plaisir pour mon anniversaire. Auparavant je n'avais jamais la bonne liste sur moi quand j'en avais besoin (je prenais des notes soit dans un carnet tellement brouillon qu'il était impossible de s'y retrouver, soit en remplissant une wish-list en ligne, pas pratique pour y accéder ensuite). 

J'aime relire les titres de livres lus pour me rappeler du plaisir que j'ai eu à les lire. 

Les listes de joies, elles, sont de vrais trésors en cas de cafard. 

Si je résume, le Bullet Journal me permet à la fois d'être plus organisée (donc plus tranquille) et, en prenant conscience de ce que j'accomplis, de m'en sentir fière ; on ne s'étonnera donc pas que je continue à l'utiliser maintenant que la grand-mode en est passée.

samedi 24 décembre 2016

Noël surprise

Cette année Noël m'a prise par suprise.

En me relisant, moi-même je trouve ça bizarre ; on bouffe du Noël dans tous les catalogues, dans toutes les rues, les journaux, les magasins depuis fin octobre. Comment est-il possible de passer à côté ?

J'avais pris la ferme résolution de ne pas penser à Noël comme "proche" avant le début de l'Avent (dans le calendrier catholique l'Avent commence quatre dimanches avant Noël, cette année c'était le 27 Novembre). Je me suis donc appliquée à penser à autre chose pendant le plus gros du mois de Novembre.

Arrive le 27 Novembre, je commence tout doucement à ouvrir mon cœur à cette joie si particulière, et le lendemain, boum, un coup de fil m'apprend une nouvelle familiale qui m'a replongée dans des souvenirs amers.

J'ai passé le mois de Décembre en apnée, avec juste assez d'allant pour préparer de petits cadeaux pour ceux qui me sont chers, pour qu'ils se sentent aimés. Je n'ai pas été à une seule messe de l'Avent.

Nous voilà au 24 Décembre. Jusqu'à hier je ne savais pas ce qu'on allait manger ce soir ni quand notre unique invité viendrait chez nous (ce soir ou demain).

Noël m'a prise par surprise, ça oui. J'ai pourtant le pressentiment que ce sera une belle fête pour nous cette année, malgré l'improvisation sur les détails ; c'est le cadeau que m'ont fait ceux qui ont montré leur joie de Noël. Et je vous souhaite à tous, que vous soyez seuls ou en compagnie, que vous prépariez Noël depuis des mois ou que vous faisiez partie de l'équipe dernière minute, de trouver cette joie-là, celle d'aimer et d'être aimé.

vendredi 25 novembre 2016

Qui veut pisser debout ?

Tout a commencé par ce billet de Kozlika qui déplorait que sans pénis on ne puisse faire pipi debout, et recensait les méthodes pour se soulager dans des toilettes publiques sans (trop) se salir.

Je n’avais à l’époque (oui, ça date tout de même de 2007) pas osé publier en commentaire ma méthode personnelle qui consiste à poser les mains de part et d’autre de la lunette, s’asseoir sur ses mains, puis faire un petit mouvement de poignet pour attraper le papier par ses deux extrémités, de manière à pouvoir s’essuyer dans que les mains ne touchent l’entrejambe.

C’est en-dessous dudit billet qu’une moins timide que moi avait donné un lien vers un site Internet révélant qu’il existait des accessoires permettant de faire pipi debout même quand on est pas naturellement équipé pour.

J’avais trouvé l’idée rigolote ; elle m’est restée dans un coin de la tête, et quand j’en ai eu vraiment marre de devoir aller me cacher loin à chaque fois qu’une envie pressante me prenait en pleine nature, ou de repartir avec les mains dans un état déplorable des toilettes des bords d’autoroutes qui, non content d’être sales, ne permettent pas toujours de se laver les mains, j’ai investi dans cet engin.

Ça s’appelle un pisse-debout, et ça change la vie des personnes qui n’ont pas de pénis.

Plus besoin de se déculotter complètement quand on est dehors. Plus besoin de se salir les cuisses ou les mains dans des toilettes douteuses. Il suffit de l’avoir sur soi, de se déshabiller juste assez pour pouvoir se le glisser en-dessous de l’urètre et zou, on peut évacuer tranquille. Deux ou trois fois chez soi pour prendre le coup (c’est qu’il n’est pas forcément facile de relâcher le périnée dans cette position après des années à ne le faire qu’assise), et voilà, bienvenue la liberté ; on gagne même du temps, ce qui peut être précieux quand il y a plus de monde que de toilettes disponibles. Elle est pas belle la vie ?

vendredi 11 novembre 2016

Le faune est venu

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Il est venu me chercher.

Cela arrive parfois, n’est-ce pas ? La tristesse alourdit nos pas, on se laisse avancer sans but, et quand on lève les yeux on se rend compte qu’on ne pouvait pas arriver ailleurs.

Ainsi, le faune et moi.

La première fois, sorti d’une BD prise au hasard chez des amis lors d’une nuit d’insomnie, il est venu m’apporter du calme et de la paix au milieu de mes angoisses.

La deuxième fois pas plus tard qu’hier, alors que je traînais dans une bibliothèque sans trouver de quoi lire, il m’a fait signe sur sa couverture. J’ai reconnu mon vieil ami.

Il l’a redit qu’on pouvait, parfois, se servir de ce qu’on ressent comme une agression pour nourrir ce qui est essentiel pour nous.

Il m’a ramenée à l’humanité de chacun, à nos liens profonds avec les autres et avec la terre qui nous porte.

Il était, il est toujours, exactement ce dont j’avais besoin alors que je doutais et que j’avais peur.

Je vous parle de lui aujourd’hui par envie de partager de la beauté, de la force et de la douceur, parce que j’ai l’impression que nous sommes nombreux à en avoir besoin.

Parce que je pense que si nous arrivons à nous détourner de la fascination que provoquent les affreux, à nous définir par ce que nous voulons, ce que nous aimons, on pourra construire quelque chose de bien.

Avec, pour chacun, un faune sur l’épaule.

mercredi 27 juillet 2016

Regarder avec les oreilles

On parle toujours de regarder un film ; l’audition joue pourtant un grand rôle dans la perception du cinéma. Nous l’allons montrer tout à l’heure.

Une mère et son fils étaient dans une salle de cinéma, prêts à profiter d’un film des studios Pixar. Comme vous le savez ou pas, les films Pixar sont souvent précédés d’un court-métrage d’animation. La mère, qui, je ne peux vous le cacher plus longtemps, était moi, aimait bien ces courts-métrages en général (son préféré étant For the Birds). Elle attendait le début avec impatience.

Voilà qu’à l’écran apparut un petit piaf en bord de mer, un petit piaf qui n’avait pas très envie d’aller chercher sa nourriture lui-même. Il était mignon, pensa notre personnage principal, mais sans plus. Et puis quelle drôle d’idée d’avoir choisi comme bande-son une chanson américaine franchement plus bruyante que musicale… Sans doute un parti-pris artistique, mais raté, pensa-t-elle. Elle regarda le petit film jusqu’à sa fin, et jugea qu’il n’y avait pas de quoi casser trois pattes à un canard boiteux.

Après le court-métrage, l’écran resta noir une ou deux secondes, puis le grand film commença. Enfin… Côté image. Parce que côté son, c’était toujours de la variété made in USA. M’enfin ! C’est seulement à ce moment-là que les spectateurs ont percuté que de choix artistique bizarre il n’y avait point, juste un souci technique. Quelqu’un est sorti signaler le problème, et dix minutes plus tard on relançait le court-métrage, avec la bonne bande-son cette fois-ci.

Que croyez-vous qu’il arriva ? Quand ses oreilles perçurent le pépiement expressif de l’oisillon, la mère se sentit bien plus impliquée dans son histoire, et finit par classer le court-métrage bien haut dans la liste de ceux qu’elle avait vus. Le fils, lui aussi, préféra largement le deuxième visionnage

Vous me direz que j’enfonce des portes ouvertes ; j’en ai conscience. Le phénomène est bien documenté, j’en avais déjà entendu parler avant cette séance et il y a de bonnes chances pour que ce soit votre cas aussi. Il y a cependant une grande différence entre entendre parler d’un phénomène et l’expérimenter. J’en suis ressortie un peu plus humble, et plus consciente du pouvoir de mes oreilles sur ma perception d’un film.

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