Anna contre le docteur Bip

Je suis plutôt sensible au niveau auditif ; je déteste les bruits forts, et si je veux me concentrer, il vaut mieux que je sois dans une atmosphère calme ou dans un brouhaha relativement constant, et surtout sans paroles que je puisse reconnaître comme telles.

Avec le temps, j’ai tout de même réussi à m’habituer à beaucoup d’éléments que je jugeais insupportables auparavant, un seul demeure un coup de marteau inévitable sur mes nerfs : les bips.

Je hais les bips.

Franchement, durablement, inexorablement, je hais les bips.

Et je mesure rarement à quel point, sur ce sujet, je suis différente de la majorité de mes contemporain·es qu’à la médiathèque.

Laissez-moi vous planter le tableau. Là où je vais emprunter des livres, on n’a plus de bureau de prêt avec des humain·es : tout se passe avec des automates. Il faut mettre sa carte sur la zone prévue, puis poser ses livres un à un sur une autre zone, elle aussi indiquée par un autocollant.

Une fois que la machine a reconnu la carte, elle n’en a plus besoin, ce qu’elle indique par un bip. Puis plusieurs bips. Puis autant de bips qu’il faudra pour qu’on reprenne le sésame.

Personnellement, je ne la laisse même pas biper une fois : dès que l’écran indique que mon compte est ouvert, je retire ma carte.

Malheureusement, un bon nombre de personnes laissent leur carte tout au long de la transaction.

Bip. Bip. Bip. BIP. (Le volume n’augmente pas, c’est mon agacement qui explose).

Certes, certaines de ces personnes sont peut-être malentendantes et n’ont aucune idée de ce qui se passe. Vu le nombre, néanmoins, je doute fortement que ce soit le cas de toutes. Il ne me reste donc qu’à déduire que la plupart des gens supportent très bien qu’on leur bipe dans les oreilles.

Voilà pourquoi j’évite autant que possible les heures de pointe à la médiathèque : les gens, je pourrais faire avec, mais les bips, pas moyen.

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