Les cartons

Ils sont venus un matin, et ils ont tout emporté.

Deux ans que je me disais que je devais les appeler, que le nombre de cartons qui s’entassaient dans la maison croissait joyeusement, que les vêtements enfantins trop petits qu’ils contenaient ne servaient à personne et que c’était triste.

Il y a deux semaines, enfin, j’ai appelé. Vu le volume que j’avais à proposer, ils n’ont fait aucune difficulté pour se déplacer.

Ils sont venus, et ils ont tout emporté.

Je m’attendais à ressentir du soulagement à l’état pur, une grande joie de voir l’espace dégagé ; ce ne fut pas le cas. Au soulagement indéniable se mêla un peu de chagrin de voir partir les fidèles compagnons qui avaient jadis protégé mes enfants du froid.

Alors, en donnant un coup de main aux gars qui les portaient jusqu’au camion, je leur ai silencieusement souhaité bon vent, continuez à faire votre boulot et à couvrir d’autres petits que les miens.

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