Interférences, de Connie Willis, ou que faire quand on ne peut plus penser tranquille

Couverture du roman 'Interférences' de Connie WillisJ’aime beaucoup Connie Willis pour sa capacité sans faille à traiter des sujets plutôt étiquetés science-fiction (voyage dans le temps, télépathie) en y balançant des personnages en trois dimensions, imparfaits et joyeux. Voilà pourquoi, quand j’ai vu Interférences sur l’étagère des nouvelles acquisitions de ma médiathèque, j’ai bondi dessus avec la grâce de Tigrou.

Tout se passe dans un futur proche. Briddey a une vie survitaminée : un travail dans une boîte de télécommunications où radio couloir fonctionne très (trop) bien, une famille étouffante qui la bombarde de messages et s’inquiète si elle met plus de dix minutes à y répondre. Un jour, elle accepte de subir avec son petit ami, Trent, une opération chirurgicale supposée renforcer leur lien émotionnel. Or, quelques heures après l’opération, elle découvre qu’elle est connectée à quelqu’un d’autre, et ce n’est que le début de ses soucis.

J’ai lu le bouquin en deux jours, avec un grand plaisir, et le sentiment de découvrir quelque chose qui sort du moule. Ce n’est pas un roman de science-fiction classique, ce n’est pas non plus un roman feel-good classique, c’est un hybride qui fonctionne très bien, qui permet d’aborder les questions très actuelles de l’intimité, du caractère choisi ou subi de l’utilisation de nos téléphones portables, de la nature de nos connexions aux autres humains, mais le tout sur un ton de comédie, ce qui est très appréciable (les questions sérieuses sur fond de dystopie étouffante, c’est bien de temps en temps, mais au bout d’un moment ça plombe le moral). Bref, j’en recommande la lecture à tous ceux qui ont envie de se plonger la tête dans une histoire drôle et pas bête.

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