Reprendre

Hard Work, by Andrew Neel (Unsplash)
Hard Work, par Andrew Neel

En septembre, j’ai repris mes études. 

Il y a une petite quinzaine d’années, j’ai quitté la fac, avec un diplôme qui me permettait d’exercer le métier que je visais, avec plein d’espoir et d’allant. J’y reviens aujourd’hui, dans les mêmes locaux, avec des années en plus, des enfants en plus, et je vise un métier différent. Non que le premier m’ait déçue , non. Mais la difficulté de trouver un autre emploi alors que je m’encroûtais dans celui où j’étais, mais l’envie de faire autre chose, de développer des qualités en moi que je ne soupçonnais pas il y a quinze ans, tout cela m’a poussée à faire un nouveau choix. 

Retrouver la fac, dont les locaux n’ont pas beaucoup changé, et où il fait toujours aussi froid l’hiver. Au début j’ai ressenti des émotions très fortes et un peu étrangères à ce que je vivais, j’ai fini par comprendre que c’était l’effet madeleine, que retrouver presque identiques les lieux où j’étais quand ma mère est morte, puis quand j’ai rencontré mon homme, tout cela faisait remonter à la surface des souvenirs ressentis plus que pensés. 

Retrouver la fac et ses contraintes, auxquelles je ne peux plus répondre comme il y a quinze ans ; une vie de mère et de femme amoureuse n’est pas une vie de jeune femme amoureuse. Il a fallu trouver de nouvelles réponses aux questions que je connaissais déjà, de nouvelles façons de travailler. 

Retrouver la fac et rencontrer des jeunes. C’est drôle parce que je suis sûre qu’il y a quinze ans la fac était fréquentée par des gens, rien de plus, et maintenant c’est bourré de jeunes. Heureusement que beaucoup d’entre eux supportent joyeusement mes cheveux blancs et mon humour de traviole. 

Retrouver la fac, pour un an au moins. Éspérer en sortir avec un autre diplôme, en route pour un autre métier. Croire que je pourrai y trouver de la joie et en donner aussi. Penser que les chemins les plus droits ne sont pas forcément les meilleurs. 

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