S'habiller

J'ai une histoire assez compliquée avec les vêtements. Je ne suis pas quelqu'un de très visuel (comprendre que si quelqu'un va mal, je le saurai à sa voix plutôt qu'à sa mine) et je ne me trouve pas très jolie, à la base. Faire des efforts pour être, sinon bien, au moins pas trop mal habillée m'a longtemps paru être une authentique perte de temps. L'idée que ses choix vestimentaires envoient un message, je la comprends intellectuellement, mais je la ressens difficilement. Autant dire que je reviens de loin.

Il y a un an à peu près, une copine m'a donné deux conseils que j'ai appliqués depuis, et auxquels j'ai ajouté un troisième. Avec tout ça, je ne dirai pas que je suis à la pointe de la mode (tant mieux, ce n'est pas mon but) mais je ne fais presque plus d'erreurs d'achats, j'ai fait du tri dans mes placards et je me sens mieux dans mes vêtements.

Son premier conseil : puisque son apparence envoie un message, on peut penser en amont au message qu'on a envie d'envoyer. Pour ça, une liste d'adjectifs marche bien pour moi : vouloir avoir l'air créative, originale, joyeuse, sérieuse... On peut aussi se faire plusieurs listes selon les occasions (boulot ou non par exemple). Une fois qu'on a trouvé les quelques mots qui nous vont bien, regarder soigneusement le vêtement (maquillage, accessoire) qu'on a envie d'acheter (ou celui qu'on a pris dans son armoire en se demandant si ça vaut la peine de le garder) et se demander si, en le portant, on aura l'air (insérer ici la liste qui convient). Si la réponse est non, il y a de grandes chances que l'acheter (ou le garder) ne serve à rien ; il va probablement finir ses jours dans le placard.

Son deuxième conseil : essayer. Celui-là se décline en deux parties. La plus évidente, ne rien acheter sans l'essayer (et faire pareil lors des tris chez soi). Pour moi, j'ai quasiment renoncé aux achats de vêtements en ligne. Elle a résolu le problème différemment : elle a une carte de paiement différé, commande des tonnes de fringues, les essaye tranquille chez elle et renvoie les trois quarts. Dans tous les cas, l'idée est toute simple, il s'agit de se dire que ce qui est beau sur un cintre ou sur un mannequin ne le sera pas forcément sur soi : question d'allure générale, de morphologie... On se fiche que la tenue soit jolie dans l'absolu si dedans on a l'air d'un sac. Donc on essaye, on se regarde en pied, et on se reporte à la liste définie au premier point. C'est aussi valable pour les accessoires : dans l'absolu j'adore les sautoirs, dans la plupart des cas ça me va comme un tutu à une vache normande. On profite aussi de l'essayage pour bouger un peu, ça ne sert à rien de porter de beaux habits si on ne se sent pas bien dedans.

La partie du conseil la moins évidente, et pourtant tout aussi essentielle, est qu'on peut aussi essayer des choses qui ne nous disent rien à première vue. J'ai été très surprise un jour en enfilant un pull à l'allure franchement mémère sur son cintre, mais dont j'aimais la couleur ; sur moi, il est fabuleux, un très bon achat.

À ces deux conseils qui ont changé ma façon de m'acheter des fringues, j'en ajouterai un troisième, faire confiance aux gens qui nous connaissent et qui nous aiment. Aller faire ses choix avec ceux qui tiennent vraiment à nous et sauront voir ce qu'on ne voit pas. Mon écharpe favorie est un cadeau d'une copine, un de mes sacs préférés (que je n'aurais jamais choisi et qui me va pourtant à la perfection, apparence comme usage) vient de ma sœur, les boucles d'oreilles que je porte le plus souvent m'ont quasiment toutes été offertes. Quand on a du mal à porter sur soi-même un regard d'amour, on peut parfois compter sur les autres. Et ça fait un bien fou.

Fil des commentaires de ce billet