Le faune est venu

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Il est venu me chercher.

Cela arrive parfois, n’est-ce pas ? La tristesse alourdit nos pas, on se laisse avancer sans but, et quand on lève les yeux on se rend compte qu’on ne pouvait pas arriver ailleurs.

Ainsi, le faune et moi.

La première fois, sorti d’une BD prise au hasard chez des amis lors d’une nuit d’insomnie, il est venu m’apporter du calme et de la paix au milieu de mes angoisses.

La deuxième fois pas plus tard qu’hier, alors que je traînais dans une bibliothèque sans trouver de quoi lire, il m’a fait signe sur sa couverture. J’ai reconnu mon vieil ami.

Il l’a redit qu’on pouvait, parfois, se servir de ce qu’on ressent comme une agression pour nourrir ce qui est essentiel pour nous.

Il m’a ramenée à l’humanité de chacun, à nos liens profonds avec les autres et avec la terre qui nous porte.

Il était, il est toujours, exactement ce dont j’avais besoin alors que je doutais et que j’avais peur.

Je vous parle de lui aujourd’hui par envie de partager de la beauté, de la force et de la douceur, parce que j’ai l’impression que nous sommes nombreux à en avoir besoin.

Parce que je pense que si nous arrivons à nous détourner de la fascination que provoquent les affreux, à nous définir par ce que nous voulons, ce que nous aimons, on pourra construire quelque chose de bien.

Avec, pour chacun, un faune sur l’épaule.

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